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Les plantes ont cinq sens

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Message par NaturAdmin Mar 5 Aoû 2014 - 17:01

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LES PLANTES ONT CINQ SENS




Oui, contre toute attente, les plantes présentent cinq sens comme les humains, la vision, le tact, l'odorat, l'ouïe et même le goût.Elles ont aussi une sorte de sixième sens, comme le prouvent les expériences de Cleve Backster. 


Vous êtes-vous jamais demandé ce que ressent l'herbe sous vos pieds, quelle odeur va sentir un pommier ou ce que voit un souci ? Les plantes stimulent nos sens en permanence, mais la plupart d'entre nous n'ont jamais envisagé qu'elles étaient aussi des êtres sensitifs. En fait les sens sont extrêmement importants pour les plantes. Quoiqu'il se passe dans leur vie, elles restent enracinées à un endroit – elles ne peuvent migrer à la recherche de nourriture, échapper à un nuage de sauterelles ou trouver un abri pendant un orage. Pour croître et survivre dans des conditions imprévisibles, les plantes ont besoin de capter leur environnement et d'y réagir en fonction. Certains pourront trouver bizarre la description de ce que les plantes voient, entendent, sentent, goûtent et touchent. Il leur manque bien sûr des nez, des yeux, des oreilles, des bouches et une peau, mais avec ce qui suit, j'espère vous convaincre que le monde sensoriel des plantes n'est pas si différent du nôtre.


Il a été scientifiquement démontré que les plantes tirent des sources alternatives d'énergie des autres plantes. Les plantes s'influencent mutuellement de plusieurs manières et elles communiquent par des vibrations "oscillatoires nanomécaniques" à une échelle atomique ou moléculaire infinitésimale ou très proche d'une communication télépathique. Cependant leur sensitivité et leur type de communication sont tout à fait mesurables comme ceux des humains.




LA VISION


Que voient les plantes ? Une réponse évidente est que comme nous elles voient la lumière. Exactement comme les photorécepteurs de nos yeux, ce sont leurs tiges et leurs feuilles qui jouent ce rôle. Ce qui leur permet de différentier le rouge et le bleu et même de voir des longueurs d'onde que nous ne percevons pas, dans la gamme des rouges extrêmes et des ultraviolets du spectre. Les plantes voient aussi d'où provient la lumière, elles peuvent dire si elle est intense ou ténue et peuvent juger du temps passé depuis une extinction de lumière.


Des études ont montré que les plantes s'inclinent vers la lumière comme si elles avaient faim de rayons solaires, ce qui est tout à fait le cas. La photosynthèse utilise l'énergie lumineuse pour transformer le dioxyde de carbone (CO2) et l'eau en sucre, les plantes ont donc besoin de détecter les sources de lumière pour trouver leur nourriture. Nous savons maintenant qu'elles le font à l'aide de phototropines – récepteurs de lumière situés dans les membranes cellulaires du sommet de la plante. Les phototropines sont sensibles à la lumière bleue. Quand elles la sentent, elles démarrent une cascade de signaux qui s'achèvent par une modulation d'activité de la phytohormone auxine. Ce qui entraîne les cellules du côté ombragé de la tige à s'allonger, inclinant ainsi la plante vers la lumière.


Les plantes captent la lumière rouge par des récepteurs de leurs feuilles appelés phytochromes. Un phytochrome est une sorte d'interrupteur activé par la lumière : une fois irradié de lumière rouge, il change sa conformation pour se préparer à détecter un rouge extrême et quand il est irradié par un rouge extrême il revient à sa forme sensible à la lumière rouge. Ce qui procure deux fonctions-clé. Il permet aux plantes "d'éteindre" en fin de journée – le rouge extrême prédominant au coucher du soleil – et de se réveiller le jour suivant quand le soleil est assez haut dans le ciel pour que le rouge "rallume" leurs photochromes. Il leur permet aussi de sentir quand elles sont dans l'ombre. La chlorophylle, pigment principal de la photosynthèse, absorbe la lumière rouge mais pas le rouge extrême, donc quand une plante est envahie par d'autres plantes, elle verra plus de rouge extrême que lorsqu'elle pousse en plein soleil. Ceci influence directement le niveau d'activité des phytochromes, en faisant croître rapidement la plante pour une meilleure exposition au soleil.


Les phototropines et les phytochromes sont complètement différents des photorécepteurs qu'on trouve dans les yeux des animaux, bien qu'ils soient tous constitués d'une protéine en lien avec un colorant chimique qui absorbe la lumière. Nous partageons avec les plantes au moins un type de photorécepteur. Pendant la journée, les cryptochromes à l'intérieur de nos cellules détectent les lumières bleue et ultraviolette, et ils utilisent ce signal pour mettre en service l'horloge interne de l'organisme ou rythme circadien. Chez les plantes, cette horloge régule de nombreux processus, dont les mouvements de la feuille et la photosynthèse. Le sens de la vision aide donc les plantes à dire l'heure.




LE TACT


Les plantes vivent dans un monde très tactile. Les branches se balancent dans le vent, les insectes rampent sur les feuilles, et les vrilles cherchent des supports pour s'accrocher. Les plantes sont même sensibles au chaud et au froid, les autorisant à répondre à la météo en faisant des changements de leur rythme de croissance et en modulant leur gestion de l'eau. Le simple fait de toucher ou d'agiter une plante suffit souvent à ralentir sa croissance, ce qui explique pourquoi une végétation battue par les vents a tendance à pousser au ralenti.


Toutes les plantes peuvent capter plus ou moins des forces mécaniques, mais la sensibilité tactile est tout à fait évidente chez la dionée attrape-mouches carnivore. Quand une mouche, un scarabée ou même une petite grenouille rampe sur ses feuilles spécialement adaptées, ces dernières sursautent avec une force surprenante, prenant en sandwich la proie qui ne se doute de rien et l'empêche de s'échapper. La dionée attrape-mouches sait quand effectuer la fermeture parce qu'elle sent sa proie toucher de grands poils sur les deux lobes du piège. Mais elle ne va pas se refermer avec n'importe quelle stimulation – il faut au moins que deux poils soient touchés à environ 20 secondes l'un de l'autre. Ce qui lui assure une proie d'une taille idéale qui ne pourra pas s'agiter pour sortir du piège une fois refermé.


Le mécanisme par lequel la dionée sent sa proie est étrangement semblable au moyen qui nous permet de sentir qu'une mouche se déplace sur notre bras. Les récepteurs tactiles de notre peau captent l'insecte et activent un courant électrique qui voyage le long des nerfs pour atteindre le cerveau, qui enregistre la présence de la mouche et suscite une réponse. De même, quand une mouche se frotte sur les poils de la dionée, elle induit un courant qui rayonne par les feuilles. Ce qui active des canaux ioniques dans la membrane cellulaire et le piège se déclenche comme un ressort en un instant.


Bien qu'une majorité de plantes ne réagissent pas à cette vitesse, elles ressentent un stimulus mécanique de la même manière. Ce qui est vraiment fascinant, c'est que même au niveau des cellules individuelles, les plantes et les animaux utilisent des protéines identiques pour sentir les choses. Ces mécanorécepteurs sont inclus dans les membranes cellulaires et, une fois stimulés par une pression ou une déformation mécanique, elles autorisent les canaux ioniques à traverser la membrane. Cela crée une différence de charge électrique entre l'intérieur et l'extérieur de la cellule qui génère un courant. Contrairement à nous, les plantes n'ont pas de cerveau pour traduire ces signaux en sensations à connotations émotionnelles. Néanmoins, leur sensibilité au toucher leur permet de répondre à un environnement changeant de manière spécifique et appropriée.




L'ODORAT


On peut qualifier la cuscute grimpante, plante parasite de chien renifleur du monde végétal. Elle ne contient presque pas de chlorophylle – pigment utilisé par une majorité de plantes pour fabriquer leur nourriture – elle doit donc pour se nourrir aspirer la sève sucrée des autres plantes. La cuscute utilise l'olfaction pour traquer la plante convoitée. Elle peut distinguer les victimes potentielles par leur odeur, s'installe sur ses favorites et utilise aussi les senteurs émises des spécimens malades pour les éviter.


La cuscute est exceptionnellement sensible aux odeurs, mais toutes les plantes ont un sens de l'odorat. Chez les animaux, les capteurs du nez reconnaissent les molécules de l'air. Les plantes ont aussi des récepteurs qui répondent à des éléments chiques volatiles. Que sentent-elles ?


Dans les années 1920, des chercheurs du département de l'agriculture ont démontré que traiter les fruits verts avec du gaz éthylène les incitait à mûrir. Il est maintenant connu que tous les fruits en cours de mûrissement dégagent de l'éthylène en grande quantité, peuvent le sentir et y répondent en mûrissant. Cela garantit que non seulement le fuit mûrit uniformément mais que ses voisins mûrissent en même temps, ce qui produit davantage d'éthylène et entraîne un mûrissement en cascade. Un mûrissement coordonné est important pour attirer des animaux qui vont manger les fruits et disperser les graines. L'éthylène est une hormone végétale qui régule de nombreux processus, donc pouvoir le sentir a également d'autres avantages, comme la coordination du changement de couleur des feuilles à l'automne.


Par dessus tout, pourtant, le fait de sentir permet aux plantes de communiquer. Une recherche des années 80 a montré que des arbres sains au voisinage de congénères infestés de chenilles devenaient résistants aux parasites car leurs feuilles contenaient des substances chimiques qui les rendaient repoussants. D'autres arbres à l'écart de l'infestation ne produisaient pas ces substances, il semble donc que les arbres attaqués avaient senti le message de phéromones par voie aérienne, ce qui préparait les arbres sains à une attaque imminente. Nous savons maintenant que de nombreuses substances chimiques volatiles sont en jeu.




LE GOÛT


Chez nous, le sens de l'odorat et du goût sont intimement liés. De manière conceptuelle, les odeurs rehaussent ou affaiblissent les goûts captés par la langue. Au plan corporel, notre bouche et les cavités nasales sont connectées de sorte que le nez peut capter les odeurs dégagées pendant qu'on mâche la nourriture. La grande différence est que l'odorat gère les substances volatiles et que le goût capte les substances solubles.


Les deux sens sont également connectés chez les plantes. C'est dans leurs réponses aux attaques d'insectes ou aux bactéries pathogènes qu'on le voit le mieux. Comme nous l'avons déjà vu, les plantes subissant une attaque émettent diverses substances volatiles pour prévenir leurs voisines, mais l'une d'elles, le méthyl jasmonate, est particulièrement importante. C'est là que le goût entre en jeu. Bien que le méthyl jasmonate soit un gaz et donc une molécule messagère aérienne efficace, elle n'est pas très active chez les plantes. En revanche, quand il se diffuse par les stomates – les pores à la surface de la feuille – il se transforme en acide jasmonique soluble dans l'eau. Celui-ci se lie à un récepteur spécifique dans les cellules et déclenche des réponses de défense de la feuille. De la même manière que notre langue contient des récepteurs pour des molécules de goût différent dans la nourriture, les plantes contiennent des récepteurs pour différentes molécules solubles, dont l'acide jasmonique.


Comme le goût implique des substances solubles, il n'est peut-être pas surprenant qu'une bonne part du sens du goût des plantes se situe dans leurs racines, environnées comme elles le sont par de la terre et de l'eau. Une expérience classique révèle que les plantes peuvent utiliser des messages chimiques souterrains pour reconnaître leurs congénères voisines. Il existe aussi une communication de racine à racine entre des voisines d'une autre espèce. Quand un rang de plantes a subi des conditions de sécheresse, il ne faut qu'une heure pour que le message voyage vers des plantes cinq rangs plus loin, entraînant la fermeture de leurs stomates en préparation d'un manque d'eau. D'autres plantes qui voisinaient sans être reliées par leurs racines n'ont pas réagi. Le signal a donc dû se transmettre de racine à racine, en prenant probablement la forme d'une molécule soluble.




L'OUÏE


Vous avez déjà probablement entendu parler d'histoires conflictuelles à propos des préférences musicales des plantes. Certains sont convaincus qu'elles fleurissent quand elles sont exposées à de la musique classique, d'autres pensent que la musique "heavy metal" ou le bebop sont indiqués. Bizarrement, les goûts musicaux des plantes montrent une remarquable correspondance avec ceux des humains qui les relatent. Bien que la recherche dans ce domaine ait une longue histoire, une grande partie n'est pas très scientifique et, si vous y réfléchissez, des expériences étudiant la musique et les plantes sont vouées à l'échec dès le départ. Nous ne jugeons pas le sens de la vision d'une plante en lui montrant un tableau d'échelle d'acuité visuelle et en lui demandant de lire la ligne tout en bas. On ne mesure pas son olfaction par sa capacité de différencier du Chanel N°5 d'un Old Spice.


La musique humaine n'a pas de signification écologique pour les plantes, nous ne devons donc pas attendre d'elles qu'elles y soient accordées. Mais il y a des sons qui, au moins en théorie, pourraient leur être avantageux d'entendre. Par exemple les vibrations produites par les insectes, le bourdonnement d'une abeille ou les battements d'ailes de pucerons et les minuscules sons qui peuvent être créés par de plus petits organismes. Les plantes pourraient même bénéficier de leur capacité à détecter certains sons produits par les autres plantes. Par exemple, des chercheurs de l'institut des plantes à Berne en Suisse, ont récemment enregistré des vibrations ultrasoniques émanant d'un pin et d'un chêne pendant une sécheresse, signalant peut-être à d'autres arbres de se préparer à des conditions de manque d'eau.


Stefano Mancuso du Laboratoire International de Neurobiologie Végétale à l'université de Florence, Italie, et ses collègues ont commencé à appliquer des normes rigoureuses pour étudier le sens de l'ouïe chez les plantes. Leurs résultats préliminaires indiquent que les racines du maïs poussent selon des fréquences vibratoires spécifiques. Encore plus surprenant est leur découverte d'une émission d'ondes sonores par les racines elles-mêmes. Pour l'instant, nous n'avons aucune idée sur les moyens qu'a une plante de produire des signaux sonores, a fortiori comment elle peut les détecter.


Si cette recherche fonctionne comme prévu, alors nous saurons que les plantes possèdent cinq sens comme les animaux. Quoi qu'il en soit, on ne peut enlever aux plantes leur droit à être des organismes sensitifs conscients.


Au sujet de l'auteur:
Daniel Chamovitz est directeur du Centre Manna pour les Biosciences végétales à l'université de Tel Aviv.
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