Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
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Michel N
Raysuza
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Dair
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Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Ce sont deux agronomes John Reganold et Jonathan Watcher qui ont publié une étude dans la revue scientifique Nature Plants. Ils démontrent que l’écart de rendement entre l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle peut être réduit à 9 % avec la polyculture, là où les estimations étaient plutôt de l’ordre de 20 % en 2012.
Rendements de l’agriculture biologique : une étude qui fait écho aux précédentes
Cette nouvelle étude vérifie les conclusions de différentes études publiées en 2014, dont celle du Proceedings of the Royal Society, l’équivalent britannique de l’Académie des sciences française, ainsi que l’étude dirigée par Claire Kremen, professeur de sciences de l’environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l’Université de Californie, dans laquelle 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant 35 années avaient été analysées.
Ces deux études démontraient déjà qu’il était possible de réduire l’écart de rendement entre agricultures biologique et conventionnelle, tout particulièrement en utilisant la polyculture. Avec comme conclusion pour l’étude de Claire Kremen que « des investissements accrus en recherche agroécologique pourraient améliorer les productivités de l’agriculture durable, qui pourraient atteindre, voire dépasser celle de l’agriculture traditionnelle ».
Au-delà de l’amélioration des rendements des bienfaits économiques et sociaux
Au-delà de cet écart de rendement qui se réduit, l’étude de John Reganold et Jonathan Watcher a mis en avant plusieurs avantages que possède l’agriculture biologique face à l’agriculture conventionnelle. Tout d’abord l’agriculture biologique est plus efficace et résiliente en cas de sécheresse sévère, permettant aux agriculteurs d’obtenir des rendements stables et ainsi de se projeter dans l’avenir malgré des conditions climatiques extrêmes.
image: http://www.consostatic.com/wp-content/uploads/2016/02/agriculture-bio-planete.jpg
agriculture-bio-planete
Ensuite, sur le plan économique, les agriculteurs dégagent des marges plus importantes. Les produits se vendent en moyenne 32 % plus cher, leur assurant un revenu supérieur de 22 % à 32 % au revenu perçu en agriculture conventionnelle.
Un nouveau regard sur l’agriculture biologique : des agriculteurs et une société civile qui ne s’est pas trompée
Ces études font aussi écho à l’augmentation du nombre de terres cultivées en agriculture biologique. Certes, le pourcentage reste encore marginal, avec fin 2011, 37,2 millions d’hectares cultivés en agriculture biologique soit 0,9 % de la surface agricole totale.
Mais cela correspond à une multiplication de l’emprise territoriale de l’agriculture biologique de 2,4 % entre 2000 et 2010. Il faut ajouter à ce pourcentage différentes initiatives de groupements villageois ou communautés. C’est particulièrement le cas dans l’état du Kerala en Inde, du Bhoutan, aux Philippines et au Brésil pour cultiver la terre sans produits chimiques, sans pour autant être que ces terres soient certifiées en agriculture biologique.
Dans ce changement de regard sur l’agriculture biologique, il est aussi à noter, sur le plan national, la présence pour la première fois de l’association Terre de Lien au salon de l’agriculture internationale de Paris. Cette association permet l’installation d’agriculteurs en agriculture biologique.
Une conversion à l’agriculture biologique mais pas que
Cependant pour les deux agronomes, si nous voulons réussir à nourrir 9 milliards d’habitants en 2050, il sera également nécessaire de « réduire le gaspillage alimentaire, améliorer l’accès à la distribution de l’alimentation, stabiliser la population mondiale, éliminer les conversion des cultures en biocarburants et nous orienter vers une alimentation plus tournée vers les végétaux ».
En savoir plus sur http://www.consoglobe.com/agriculture-biologique-habitants-2050-cg#SLyV3WK5dv3meHtQ.99
Dair- Co-Administrateur
- Messages : 66
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Bonsoir Dair
En effet, la culture de végétaux peut nourrir dix fois plus de personnes au mètre carré que des sols qui sont dediés à l'élevage. Le problème c'est que si demain tout le monde devenait vegetarien, nous n'auriont tout de même pas assez de terre arables pour nourrir l'humanité. Par contre les arbres fruitiers représentent une bonne alternative.. Mais les fruitariens restent encore bigrement minoritaires quand tu sais que 90% des gens ne connaissent même pas ce terme ni ce mode alimentaire. On commence à peine à accepter les millions de vegetariens que compte notre planète ( rien qu'en France nous sommes déja plus de 2 millions) donc tu vois, ya encore du boulot!
Mais la question est au coeur des préoccupations des hautes autorités. On se demande comment on pourras nourrir l'humanité d'ici 20 ou 30 ans au regard de la croissance démographique mondial et de l'appauvrissement des sols qui devient préoccupant. Aux dernieres nouvelles, les recherches s'orientent vers la consommations d'insectes et de verts ( en se fiant au modèle asiatique) car ils sont connus pour être particulièrement riches en protéines. Ils pourraient donc représenter une alternative à la viande avec un coût de production bien plus écologique en terme de dépense d'energie et d'infrastructures.
En effet, la culture de végétaux peut nourrir dix fois plus de personnes au mètre carré que des sols qui sont dediés à l'élevage. Le problème c'est que si demain tout le monde devenait vegetarien, nous n'auriont tout de même pas assez de terre arables pour nourrir l'humanité. Par contre les arbres fruitiers représentent une bonne alternative.. Mais les fruitariens restent encore bigrement minoritaires quand tu sais que 90% des gens ne connaissent même pas ce terme ni ce mode alimentaire. On commence à peine à accepter les millions de vegetariens que compte notre planète ( rien qu'en France nous sommes déja plus de 2 millions) donc tu vois, ya encore du boulot!
Mais la question est au coeur des préoccupations des hautes autorités. On se demande comment on pourras nourrir l'humanité d'ici 20 ou 30 ans au regard de la croissance démographique mondial et de l'appauvrissement des sols qui devient préoccupant. Aux dernieres nouvelles, les recherches s'orientent vers la consommations d'insectes et de verts ( en se fiant au modèle asiatique) car ils sont connus pour être particulièrement riches en protéines. Ils pourraient donc représenter une alternative à la viande avec un coût de production bien plus écologique en terme de dépense d'energie et d'infrastructures.
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
et qu'en est-il des algues ?
qui seraient aussi une meilleure alternative
On en parle peu
qui seraient aussi une meilleure alternative
On en parle peu
Raysuza- Messages : 136
Age : 89
Localisation : Hainaut (Belgique)
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Pas assez de terres arables pour nourrir toute l'humanité? avec des céréales tu veux dire?, ... or ce n'est pas également une bonne solution question santé...
mais avec des fruits et légumes en abandonnant toute agriculture industrielle, en abandonnant les "bio-carburants" (qui n'ont rien de bio)... et en permaculture?
j'ai entendu dans plusieurs conférences qu'on pouvait "inverser le processus du réchauffement climatique " en reforestant ...et même les déserts c'est possible
mais avec des fruits et légumes en abandonnant toute agriculture industrielle, en abandonnant les "bio-carburants" (qui n'ont rien de bio)... et en permaculture?
j'ai entendu dans plusieurs conférences qu'on pouvait "inverser le processus du réchauffement climatique " en reforestant ...et même les déserts c'est possible
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
La permaculture serait en effet la meilleur option, par ailleur elle permettrait de reforester mais en mode forêts comestibles. Cependant, comme les terres sont largement investis par les habitations et l'explosion démographiques des villes, pas dit que l'on ai tant de place que ça. Par ailleurs on ne cultive pas n'importe quoi n'importe ou, la qualité des sols est la premiere condition pour produire des cultures. Selon leur compositions, leur histoire ( ex: culture intensive dans le passé, terres contaminées etc..) on ne pourras pas forcément les travailler ou on ne pourras y planter que certaines choses et pas d'autres.
La plupart des terres arables ayant subis une forte acidification et une forte baisse de fertilité suite à l'agriculture intensive, nous avons déja ce problème de base qui complique énormément les choses. Claude et Lydia Bourguignon ne cessent de tirer la sonette d'alarme à ce sujet et ils ne sont pas les seuls. Nos sols sont litreralement en train de mourir.
La plupart des terres arables ayant subis une forte acidification et une forte baisse de fertilité suite à l'agriculture intensive, nous avons déja ce problème de base qui complique énormément les choses. Claude et Lydia Bourguignon ne cessent de tirer la sonette d'alarme à ce sujet et ils ne sont pas les seuls. Nos sols sont litreralement en train de mourir.
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
ARTICLE QUI EXPLIQUE TRÉS BIEN LA SITUATION: "La fertilité des sols part en poussière."
Moins productives et moins nombreuses, les terres arables ne suffiront bientôt plus à nourrir l'humanité. Un nouveau rapport des Nations unies donne l'alarme.
Au cours des cent dernières années, un milliard d'hectares de terres fertiles, l'équivalent de la surface des Etats-Unis, se sont littéralement volatilisés. Et l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'inquiète de de l'avenir des surfaces restantes. Dans un rapport de 650 pages, publié en décembre à l'occasion de la clôture de l'Année internationale des sols, elle constate qu'un tiers des terres arables de la planète sont plus ou moins menacées de disparaître. « Si rien n'est fait, explique son directeur José Graziano da Silva, c'est la production vivrière et la sécurité alimentaire de l'humanité qui pourraient être compromises. »
A l'instar du Giec pour le climat, le rapport compile les travaux de plus de 200 scientifiques spécialisés de 60 pays. Leur constat est accablant : entre 25 et 40 milliards de tonnes de l'épiderme de la planète sont emportés chaque année à cause de l'érosion, du tassement, de la perte de nutriments et de biodiversité, de l'acidification, des pollutions, de l'engorgement ou encore de la salinisation. Epaisse de 30 cm en moyenne, cette couche féconde est un formidable réacteur biologique qui abrite d'intenses échanges biologiques et physico-chimiques, et rend d'immenses services. Elle fournit les éléments indispensables à la croissance végétale, filtre l'eau, contrôle l'alimentation des nappes souterraines, régule le cycle du carbone et de l'azote et constitue l'habitat de près de 80 % de la biomasse ! « C'est le milieu le plus riche de notre environnement », résume le microbiologiste Claude Bourguignon, fondateur du Laboratoire d'analyse des sols. C'est aussi l'un des plus fragiles, constitué au terme d'un processus d'altération et de dégradation extrêmement lent de la roche. Tout d'abord, le lichen s'installe ; puis des insectes viennent le manger et déposent déjections et débris de toutes sortes. Les graminées peuvent alors y prendre racine. Elles attaquent la surface de la roche, fabriquent de la matière organique qui va se décomposer. Au fil des saisons, une plaque de terre se constitue. Deux mille ans plus tard, si elle n'est pas lessivée ou soufflée, elle peut s'épaissir d'un bon centimètre.
Sel et polluants chimiques
Mais un rien suffit à balayer ce travail. Les scientifiques s'inquiètent en particulier des dégâts croissants de l'érosion. Pas moins de 17 % des terres en sont victimes, et le phénomène touche chaque année jusqu'à 90.000 hectares de plus, rongés par les mauvaises pratiques agricoles, l'urbanisation et la pression climatique. « Le rythme est désormais supérieur à celui de la pédogénèse, processus par lequel se forment les sols », alerte l'agronome Dominique Arrouays, à la tête du GisSol, le groupement d'intérêt scientifique qui coordonne le programme d'inventaire de l'état des sols en France. Partout où ces phénomènes gagnent, les équilibres s'effondrent et les sols menacent de disparaître. En Europe, cette dégradation touche déjà 33 millions d'hectares, soit 4 % des terres arables.
Outre l'érosion, l'appauvrissement en matière organique est l'autre menace qui pèse sur la fertilité. Depuis les années 1950, la teneur des sols en nutriments et en humus, l'engrais naturel des plantes, a baissé d'un tiers, selon les observations du GisSol. En cause : les pratiques agricoles. « En retournant profondément les sols, les labours perturbent la vie souterraine et les échanges biochimiques, décrit Claude Bourguignon. Les gaz carboniques s'échappent, la matière organique qui s'en nourrit se réduit, la faune disparaît et avec elle le mécanisme d'ascenseur qui brasse nutriments et minéraux. Résultat : l'humus est balayé par les eaux, tandis que l'argile, où se concentre le garde-manger des plantes, laisse place à une simple boue gluante. » Selon le GisSol, près de 40 % des surfaces agricoles françaises présentent ce risque de tassement irréversible.
Le processus peut être extrêmement rapide. Au Brésil, par exemple, la dégradation des sols a pris moins de quatre siècles, avec une érosion multipliée par quatre lors des cinquante dernières années, et des pertes atteignant aujourd'hui 3 milliards de tonnes de terres par an, selon les estimations de la FAO. Les engrais n'y changent rien : épuisées, les terres perdent leur productivité. À l'échelle mondiale, les rendements ont augmenté de 3 % entre 1950 et 1984, de 1 % jusqu'en 1995 et stagnent ou se réduisent depuis.
L'accumulation du sel, en partie liée à la surexploitation des sols, et de polluants chimiques finit ce travail de sape. « La salinité provoquée par l'homme concerne 760.000 km2, une superficie plus vaste que l'ensemble des terres arables du Brésil », dévoile la FAO. Dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, où elle est la plus forte, le rendement des cultures est passé de 5 à 0,5 tonne à l'hectare, provoquant une perte économique annuelle d'au moins un milliard de dollars. Dans les pays les plus développés, les contaminants toxiques sont à la manœuvre dans des proportions qualifiées par les chercheurs d'« anormales à inquiétantes ». Ici, des bidons suintants d'arsenic abandonnés à l'air libre ou sommairement enterrés ; là, des ruisseaux contaminés au mercure, au molybdène, au thallium ou au chrome ; là encore, des prairies s'engraissant de montagnes de déchets… Rien qu'en France, il y aurait 300.000 friches industrielles polluées dégazant leurs toxiques ou répandant leurs poisons dans les sols et les nappes phréatiques. « On a par exemple pu mettre en évidence que le lindane, un insecticide interdit depuis 1998, est présent dans tous les sols, y compris là où il n'a pas été épandu », indique Dominique Arrouays. En Chine, le ministère de l'Environnement vient de reconnaître que 19,4 % des terres arables du pays sont contaminées.
Ce processus n'est peut-être pas irréversible, estiment cependant les chercheurs. Avec des semis directs, la réhabilitation des haies, l'amendement des sols dégradés grâce à des légumineuses de couverture, ou encore l'adjonction de bois fragmenté comme compost organique, ils estiment possible de relancer l'activité biologique. « Le contrôle de la dynamique microbienne des sols sera sans doute le moyen le plus efficace de sauver ces terres, même les plus abîmées, en leur fournissant les moyens de doper naturellement leur fertilité », estime Dominique Arrouays. Il y a urgence : les sols stérilisés par la pollution couvrent 220.000 km2, dont près de 90 % en Europe.
Par Paul Molga ( journal Echo)
Moins productives et moins nombreuses, les terres arables ne suffiront bientôt plus à nourrir l'humanité. Un nouveau rapport des Nations unies donne l'alarme.
Au cours des cent dernières années, un milliard d'hectares de terres fertiles, l'équivalent de la surface des Etats-Unis, se sont littéralement volatilisés. Et l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'inquiète de de l'avenir des surfaces restantes. Dans un rapport de 650 pages, publié en décembre à l'occasion de la clôture de l'Année internationale des sols, elle constate qu'un tiers des terres arables de la planète sont plus ou moins menacées de disparaître. « Si rien n'est fait, explique son directeur José Graziano da Silva, c'est la production vivrière et la sécurité alimentaire de l'humanité qui pourraient être compromises. »
A l'instar du Giec pour le climat, le rapport compile les travaux de plus de 200 scientifiques spécialisés de 60 pays. Leur constat est accablant : entre 25 et 40 milliards de tonnes de l'épiderme de la planète sont emportés chaque année à cause de l'érosion, du tassement, de la perte de nutriments et de biodiversité, de l'acidification, des pollutions, de l'engorgement ou encore de la salinisation. Epaisse de 30 cm en moyenne, cette couche féconde est un formidable réacteur biologique qui abrite d'intenses échanges biologiques et physico-chimiques, et rend d'immenses services. Elle fournit les éléments indispensables à la croissance végétale, filtre l'eau, contrôle l'alimentation des nappes souterraines, régule le cycle du carbone et de l'azote et constitue l'habitat de près de 80 % de la biomasse ! « C'est le milieu le plus riche de notre environnement », résume le microbiologiste Claude Bourguignon, fondateur du Laboratoire d'analyse des sols. C'est aussi l'un des plus fragiles, constitué au terme d'un processus d'altération et de dégradation extrêmement lent de la roche. Tout d'abord, le lichen s'installe ; puis des insectes viennent le manger et déposent déjections et débris de toutes sortes. Les graminées peuvent alors y prendre racine. Elles attaquent la surface de la roche, fabriquent de la matière organique qui va se décomposer. Au fil des saisons, une plaque de terre se constitue. Deux mille ans plus tard, si elle n'est pas lessivée ou soufflée, elle peut s'épaissir d'un bon centimètre.
Sel et polluants chimiques
Mais un rien suffit à balayer ce travail. Les scientifiques s'inquiètent en particulier des dégâts croissants de l'érosion. Pas moins de 17 % des terres en sont victimes, et le phénomène touche chaque année jusqu'à 90.000 hectares de plus, rongés par les mauvaises pratiques agricoles, l'urbanisation et la pression climatique. « Le rythme est désormais supérieur à celui de la pédogénèse, processus par lequel se forment les sols », alerte l'agronome Dominique Arrouays, à la tête du GisSol, le groupement d'intérêt scientifique qui coordonne le programme d'inventaire de l'état des sols en France. Partout où ces phénomènes gagnent, les équilibres s'effondrent et les sols menacent de disparaître. En Europe, cette dégradation touche déjà 33 millions d'hectares, soit 4 % des terres arables.
Outre l'érosion, l'appauvrissement en matière organique est l'autre menace qui pèse sur la fertilité. Depuis les années 1950, la teneur des sols en nutriments et en humus, l'engrais naturel des plantes, a baissé d'un tiers, selon les observations du GisSol. En cause : les pratiques agricoles. « En retournant profondément les sols, les labours perturbent la vie souterraine et les échanges biochimiques, décrit Claude Bourguignon. Les gaz carboniques s'échappent, la matière organique qui s'en nourrit se réduit, la faune disparaît et avec elle le mécanisme d'ascenseur qui brasse nutriments et minéraux. Résultat : l'humus est balayé par les eaux, tandis que l'argile, où se concentre le garde-manger des plantes, laisse place à une simple boue gluante. » Selon le GisSol, près de 40 % des surfaces agricoles françaises présentent ce risque de tassement irréversible.
Le processus peut être extrêmement rapide. Au Brésil, par exemple, la dégradation des sols a pris moins de quatre siècles, avec une érosion multipliée par quatre lors des cinquante dernières années, et des pertes atteignant aujourd'hui 3 milliards de tonnes de terres par an, selon les estimations de la FAO. Les engrais n'y changent rien : épuisées, les terres perdent leur productivité. À l'échelle mondiale, les rendements ont augmenté de 3 % entre 1950 et 1984, de 1 % jusqu'en 1995 et stagnent ou se réduisent depuis.
L'accumulation du sel, en partie liée à la surexploitation des sols, et de polluants chimiques finit ce travail de sape. « La salinité provoquée par l'homme concerne 760.000 km2, une superficie plus vaste que l'ensemble des terres arables du Brésil », dévoile la FAO. Dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, où elle est la plus forte, le rendement des cultures est passé de 5 à 0,5 tonne à l'hectare, provoquant une perte économique annuelle d'au moins un milliard de dollars. Dans les pays les plus développés, les contaminants toxiques sont à la manœuvre dans des proportions qualifiées par les chercheurs d'« anormales à inquiétantes ». Ici, des bidons suintants d'arsenic abandonnés à l'air libre ou sommairement enterrés ; là, des ruisseaux contaminés au mercure, au molybdène, au thallium ou au chrome ; là encore, des prairies s'engraissant de montagnes de déchets… Rien qu'en France, il y aurait 300.000 friches industrielles polluées dégazant leurs toxiques ou répandant leurs poisons dans les sols et les nappes phréatiques. « On a par exemple pu mettre en évidence que le lindane, un insecticide interdit depuis 1998, est présent dans tous les sols, y compris là où il n'a pas été épandu », indique Dominique Arrouays. En Chine, le ministère de l'Environnement vient de reconnaître que 19,4 % des terres arables du pays sont contaminées.
Ce processus n'est peut-être pas irréversible, estiment cependant les chercheurs. Avec des semis directs, la réhabilitation des haies, l'amendement des sols dégradés grâce à des légumineuses de couverture, ou encore l'adjonction de bois fragmenté comme compost organique, ils estiment possible de relancer l'activité biologique. « Le contrôle de la dynamique microbienne des sols sera sans doute le moyen le plus efficace de sauver ces terres, même les plus abîmées, en leur fournissant les moyens de doper naturellement leur fertilité », estime Dominique Arrouays. Il y a urgence : les sols stérilisés par la pollution couvrent 220.000 km2, dont près de 90 % en Europe.
Par Paul Molga ( journal Echo)
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Raysuza a écrit:et qu'en est-il des algues ?
qui seraient aussi une meilleure alternative
On en parle peu
Oui tu as raison, les algues sont aussi une bonne source de protéines. Je pense notamment à la spiruline qui est déja utilisées par certaines ONG pour aider les populations en malnutrition dans le tiers monde. Mais en ce qui concerne les algues sauvages que l'on trouve un peu partout, le problème c'est qu'avec les mers polluées elles se chargent autant que les poissons en metaux lourds et autres polluants.
Disons qu'aprés il y a le fait qu'elle contiennent beaucoup d'iode qui peut ne pas convenir à certaine personne qui ne doivent pas en consommer et par ailleurs ce sont surtout les populations asiatiques qui en sont friands ( tout comme les insectes et vers) mais en France, hormis les bretons qui en consomment depuis des millénaires, il n'y a que les fana de produits de la mer ou ceux qui mangent sainement qui en achètent. Dailleur on en trouve qu'en magasins diététiques ou asiatiques.
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Eric Escoffier, MARC DUFUMIER l'ont dit maintes et maintes fois et sans doute beaucoup d'autres "ames éveillées" C' est possible, en reforestant... il suffit de donner l'impulsion, et la nature fera le reste...
Mais c'est si les Hommes le veulent... hélas...
une bonne nouvelle quand même ... un lien sur ton forum même : http://www.envol-spiritualite.com/t6480-l-on-peut-nourrir-le-monde-en-respectant-la-terre-16-millions-de-familles-russes-l-ont-prouve
Mais c'est si les Hommes le veulent... hélas...
une bonne nouvelle quand même ... un lien sur ton forum même : http://www.envol-spiritualite.com/t6480-l-on-peut-nourrir-le-monde-en-respectant-la-terre-16-millions-de-familles-russes-l-ont-prouve
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Marc Dufumier : les bienfaits de l'agro-écologie en 1,50 minute....
https://blogs.mediapart.fr/edition/vert-tige/article/140514/marc-dufumier-les-bienfaits-de-lagro-ecologie-en-150-minute
https://blogs.mediapart.fr/edition/vert-tige/article/140514/marc-dufumier-les-bienfaits-de-lagro-ecologie-en-150-minute
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Si lui tout seul a pu le faire...
avec un peu de volonté politique tous les espoirs sont permis
http://www.courantpositif.fr/lhomme-qui-a-arrete-le-desert/
avec un peu de volonté politique tous les espoirs sont permis
http://www.courantpositif.fr/lhomme-qui-a-arrete-le-desert/
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Claude Bourguignon dit que si tous les agriculteurs passaient au bio, on serais mal car on ne pourrais pas nourrir tous le monde... Question de rendement. Il y a aussi le problème des terres qui sont en piteux états; Acidification qui se généralise, phénomène de mort des sols qui fait suite à l'agriculture intensive pratiquée ces 60 dernières années.
Il faudra selon lui, autant de temps pour régénérer nos sols. Mais à condition de changer complètement nos modes de culture. Il précaunise le retour à une culture agro-silvo-pastoral... mais je doute que ça puisse se généraliser. Les agriculteurs auraient trop l'impression de revenir à des méthodes qui leur semblent archaïques.
La permaculture semble gagner plus d'adhésions de la part du grand public.. C'est peut être une piste qui pourrait permettre de sortir de la philosophie consumériste dans laquelle nous avons glissé et qui nous projète irrémédiablement dans le chao....
Si nos sols devenaient irrecupérables, c'est notre propre mort qui en découlerait.. Car la terre et l'humus, car c'est le socle de la chaine alimentaire.
Il faudra selon lui, autant de temps pour régénérer nos sols. Mais à condition de changer complètement nos modes de culture. Il précaunise le retour à une culture agro-silvo-pastoral... mais je doute que ça puisse se généraliser. Les agriculteurs auraient trop l'impression de revenir à des méthodes qui leur semblent archaïques.
La permaculture semble gagner plus d'adhésions de la part du grand public.. C'est peut être une piste qui pourrait permettre de sortir de la philosophie consumériste dans laquelle nous avons glissé et qui nous projète irrémédiablement dans le chao....
Si nos sols devenaient irrecupérables, c'est notre propre mort qui en découlerait.. Car la terre et l'humus, car c'est le socle de la chaine alimentaire.
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Bonjour à tous
Je tombe ce matin sur une information qui pourrait être intéressante (sauf si elle a déjà été évoquée sur le forum et qu'elle m'a échappé):
http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2018/10/08/20012-20181008ARTFIG00006-le-polyter-une-solution-pour-faire-pousser-des-plantes-dans-le-desert.php#xtor=AL-201
C'est une technique que j'emploie déjà depuis un moment avec le paillage pour limiter l'arrosage.
Je tombe ce matin sur une information qui pourrait être intéressante (sauf si elle a déjà été évoquée sur le forum et qu'elle m'a échappé):
http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2018/10/08/20012-20181008ARTFIG00006-le-polyter-une-solution-pour-faire-pousser-des-plantes-dans-le-desert.php#xtor=AL-201
C'est une technique que j'emploie déjà depuis un moment avec le paillage pour limiter l'arrosage.
cl777- Messages : 274
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
Bonjour,
Merci pour l'info! Je ne connaissais pas le polyter ou (polyterre) mais effectivement ça semble à première vue très intéressant...
Je vais essayer d'en connaitre un peu plus, composition, quantité et prix
Voir une vidéo ici:
Merci pour l'info! Je ne connaissais pas le polyter ou (polyterre) mais effectivement ça semble à première vue très intéressant...
Je vais essayer d'en connaitre un peu plus, composition, quantité et prix
Voir une vidéo ici:
georad- Messages : 160
Re: Pour les scientifiques, l’agriculture biologique peut nourrir 9 milliards d’habitants en 2050
bonjour,
trés intéressant dans le cadre des plantes non comestibles.
car ,il me semble que la question du bio reste cependant à éclaircir. L’un des composants du produit, le polyacrylate de potassium, est entièrement biodégradable. En revanche, son innocuité totale ne pourra être établie et prouvée qu’au terme de plusieurs années de recherches. Quant aux autres composants, je n’ai pas trouvé beaucoup d’information sur leur impact sur l’environnement et la santé.
Est ce que vous avez une description précise des composés?
bonne journée
trés intéressant dans le cadre des plantes non comestibles.
car ,il me semble que la question du bio reste cependant à éclaircir. L’un des composants du produit, le polyacrylate de potassium, est entièrement biodégradable. En revanche, son innocuité totale ne pourra être établie et prouvée qu’au terme de plusieurs années de recherches. Quant aux autres composants, je n’ai pas trouvé beaucoup d’information sur leur impact sur l’environnement et la santé.
Est ce que vous avez une description précise des composés?
bonne journée
l'angevin- Messages : 306
Age : 67
Localisation : sur les bords de la Maine
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