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Pourquoi l'accouchement n'est plus physiologique

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Message par Kiwi Mar 29 Nov 2016 - 21:32

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POURQUOI L'ACCOUCHEMENT N'EST PLUS PHYSIOLOGIQUE


Parmi les idées reçues qui circulent sur l’accouchement, il y a celle qui consiste à croire qu’accoucher en sécurité à l’hôpital serait le résultat d’une longue lutte des femmes. Un petit détour par l’Histoire démontre pourtant que les femmes ne se sont jamais battues pour mettre leur enfant au monde à l’hôpital, et que les féministes ne se sont d’ailleurs jamais réellement intéressées à la question de l’accouchement.

Comment les femmes en sont-elles devenues à accoucher allongées ?

En 1663 Louise de la Vallière, alors maîtresse de Louis XIV, s’apprête à mettre au monde le premier enfant issu de leur relation illégitime. Le Roi, connu pour ses frasques sexuelles et mondaines, convainc son médecin-chirurgien, François Mauriceau, d’installer son amante couchée sur le dos afin qu’il puisse assister à la naissance en étant caché derrière une tenture. Cinq ans plus tard, Mauriceau publie le très influent « Traité des Maladies des Femmes Grosses et de celles qui sont accouchées » prônant cette position gynécologique. Cet ouvrage sera traduit dans plusieurs langues dont en anglais par le médecin britannique Hugh Chamberlen, l’héritier direct du forceps inventé par son père. Dès cet instant, l’alliance entre la douloureuse position d’exhibition et l’agressif instrument d’extraction scelle le sort des femmes occidentales qui vont se voir imposer ce mode d’accouchement pendant plusieurs siècles.

A cette époque, les femmes accouchaient à la maison. Les aristocrates et les bourgeoises recevaient les soins de leur médecin ou d’un chirurgien, tandis que les femmes de basse condition sociale étaient assistées par une sage-femme ou une matrone issue de leur milieu. Seules les femmes n’ayant pas de toit accouchaient à l’hôpital. Il s’agissait principalement de petites bonnes ayant subi les assauts sexuels de leur patron ou d’autres membres masculins de la maisonnée, renvoyées parce qu’elles étaient enceintes, s’apprêtant à mettre au monde un enfant illégitime et à assumer le stigmate de la fille-mère. Ces hôpitaux étaient des mouroirs puisque la théorie microbienne n’avait pas encore été découverte. La croyance selon laquelle les maladies mortelles telle que la fièvre puerpérale étaient dues à l’air vicié, encourageait les médecins à ouvrir les fenêtres plutôt qu’à se laver les mains. Comme ces hôpitaux étaient souvent liés à des universités, ces petites bonnes servaient accessoirement de cobayes pour les chirurgiens développant un nombre impressionnant de modèles de forceps, et étaient souvent réduites à des mannequins d’entraînement pour les étudiants accoucheurs apprenant le maniement de ces instruments.

Dès la moitié du 18ème siècle, le pouvoir politique, qui rappelons-le était exclusivement masculin, a encouragé la création de centres d’accouchement et soutenu la profession de chirurgien-accoucheur appartenant à l’élite sociale au détriment des sages-femmes considérées comme incultes (elles étaient, en effet, privées d’enseignement par ce même pouvoir politique en raison du fait qu’elles étaient des femmes). Le but était moins humanitaire que basé sur la conviction qu’une population nombreuse et en bonne santé constituait la base de la puissance des États sur le plan économique, fiscal et militaire. Il s’agissait du coup d’envoi de la politique nataliste qui a perduré jusqu’au 20ème siècle. Les femmes étaient priées de ne plus mourir en couche pour le bien du Royaume.

Si les femmes ont jusque-là docilement accouché selon les normes édictées par la société fortement patriarcale, un tournant semble s’opérer dans les pays anglo-saxons. Au 19ème siècle sont découvertes différentes substances anesthésiantes testées avec une certaine efficacité sur des parturientes. En 1853, le reine Victoria demande à accoucher sous chloroforme pour son huitième enfant, créant ainsi la mode de « l’accouchement à la reine ». En Angleterre et aux États-Unis, les femmes se mobilisent pour avoir accès à ces anesthésiques, faisant pression sur leurs médecins qui se voient obligés de répondre à cette demande au risque de perdre leur clientèle, et inscrivant cette lutte dans le mouvement des suffragettes. Les femmes du continent européen n’ont pas pris part à ce combat, continuant à accoucher sagement à la place qui leur était assignée et selon la méthode qui leur était imposée. Pour bénéficier d’une réduction de leurs souffrances, elles devront encore attendre un homme, Fernand Lamaze, qui ramènera d’URSS la technique de l’ « accouchement sans douleur » en 1951.

A la fin du 19ème siècle, Louis Pasteur jette les bases de la théorie microbienne et, au plus fort de la période hygiéniste caractéristique de cette époque, les hôpitaux sont désinfectés et les règles d’asepsie y sont développées. Au tournant du 20ème siècle, le taux de natalité est au plus bas. Les guerres, les famines et les épidémies menacent le renouvellement des populations et les pouvoirs publics se lancent tambours battants dans une politique nataliste de grande envergure. L’avortement est banni. La contraception est interdite, et les personnes en faisant la promotion sont condamnées. Les femmes sont incitées à accoucher dans les hôpitaux présentés comme le lieu le plus sûr pour donner naissance. Le contrôle du ventre des femmes devient un enjeu politique majeur. Il s’agit de repeupler les États pour leur garantir un essor économique et reconstituer les réserves de chair à canon en vue des guerres suivantes. A ce moment-là, les femmes sont toujours exclues du pouvoir politique à défaut de disposer du droit de vote.

Malgré les efforts des autorités publiques, les hôpitaux peinent à attirer les futures mères, puisqu’en 1929 seuls 20 % des accouchements y ont lieu en France. Beaucoup d’entre elles hésitent, en effet, à se priver du soutien de la communauté de femmes investissant leur domicile dès les premières contractions, pour se retrouver en travail dans une salle commune, au milieu d’une quinzaine de parturientes abandonnées à elles-mêmes, hurlant de douleur, infantilisées par une infirmière débordée. Beaucoup d’entre elles ont du mal à abandonner le confort et l’intimité de leur foyer, pour attendre dans la souffrance que l’obstétricien les désigne afin d’être transportées dans la salle d’accouchement où elles risquent de se voir appliquer les instruments en vue d’accélérer l’extraction de leur enfant.

L’Europe fasciste et nazie des années trente va encore renforcer la politique nataliste en instaurant une glorification de la maternité. Tout est bon pour pousser les femmes à procréer : fête des mères, assurance maternité, allocations familiales, allocation de la mère au foyer; en renforçant toujours la chasse aux contraceptifs et à l’avortement, et en poussant de plus en plus les parturientes vers les hôpitaux. Ceci ne concerne évidemment que les femmes appartenant à la bonne race. Au même moment, les autres femmes se voient contraintes à des avortements obligatoires, des stérilisations forcées, jusqu’à ce qu’elles soient finalement exterminées. En France toujours, entre 1930 et 1950, la proportion d’accouchements à l’hôpital passe de 20 à 50 %.

1949. Simone de Beauvoir publie « Le Deuxième Sexe », le coup de tonnerre féministe, la bible qui lancera le mouvement de libération des femmes et écornera cette politique nataliste. Beauvoir y fait une magistrale description de la condition des femmes et plaide brillamment en faveur de l’émancipation féminine par le contrôle des naissances, en défendant le droit à la contraception et à l’avortement. Elle n’aborde pourtant le sujet de l’accouchement que du bout des doigts, n’y consacrant que quelques paragraphes essentiellement de nature descriptive, insistant sur la diversité de réaction des femmes face à cet événement et sur le rôle de la médecine dans la réduction de la mortalité. Bien sûr, elle soutient les techniques médicales de réduction de la douleur. Elle dit notamment que « les méthodes de l’anesthésie sont en train de démentir l’affirmation biblique « tu enfanteras dans la douleur »; couramment utilisées en Amérique, elles commencent à se répandre en France; en mars 1949, un décret vient de les rendre obligatoires en Angleterre ». Il ne s’agit pas d’une lutte, ni même d’une revendication. Seulement de la conviction tranquille que la médecine mettra cette technique à la disposition des Françaises. Pour Beauvoir, l’accouchement n’est pas une question féministe.

Dans les années 1960-1970, les féministes remportent le bras de fer qui les opposent aux partisans de la politique nataliste en gagnant successivement le droit à la contraception et le droit à l’avortement. Les femmes obtiennent la libre disposition de leur corps et l’accès à la même liberté sexuelle que les hommes. A ce moment, après la longue incitation des pouvoirs publics, l’accouchement à l’hôpital devient la norme. Dans cet élan d’égalité et d’amour qui règne chez les jeunes couples issus de 1968, la seule chose que les femmes parviennent à imposer à l’équipe médicale est la présence de leur mari à leur côté au moment où elles donnent naissance.

L’encre de ces lois issues des conquêtes féministes est à peine sèche que la péridurale fait son entrée dans les salles d’accouchement. Sans effort et sans combat, tant l’unanimité est grande autour de cette technique. Les femmes ne souffrent plus pendant les contractions. Les praticiens gagnent en confort, en ne tarissant pas d’éloge sur cette invention qui leur permet dorénavant de travailler non plus dans les cris, mais dans des salles où les femmes sont immobiles et silencieuses.

Les féministes poursuivent leur lutte pour obtenir l’égalité en droit entre les sexes, pour déconstruire le genre, pour faire reconnaître dans tous les domaines de la société les femmes comme des adultes à part entière. Partout. Sauf dans les hôpitaux d’où sortent toujours des femmes meurtries au corps et à l’âme, après avoir été réduite à un ventre dont on a extrait un bébé, après avoir subi les méthodes d’accouchement humiliantes et violentes toujours en vigueur depuis au moins trois siècles et que la péridurale parvient difficilement à masquer.

Alors, en ce début du 21ème siècle, on peut se mettre à rêver. Et si les femmes n’étaient plus réduites à leur sexe ou à leur utérus, mais considérées comme des êtres humains doués de raison et de discernement, capables de poser des choix librement consenti ? Y compris pour leur accouchement ? Chaque femme reprendrait alors pleinement possession de son corps, non seulement au moment de la conception, mais durant toute sa grossesse jusqu’à la naissance de son enfant. La question qu’elle se poserait ne serait plus « dans quel hôpital je vais accoucher ? », mais « quel accouchement je veux ? ». Elle choisirait librement, en fonction de ses convictions et de sa personnalité, entre toutes les méthodes qui seraient mises à sa disposition : accouchement à domicile, en maison de naissance, en plateau technique accompagnée d’une sage-femme libérale, à la maternité ou dans tout autre lieu qui lui convient le mieux. Si elle choisissait d’accoucher à l’hôpital, que ce soit pour des raisons médicales, pour avoir accès à la péridurale ou parce que la médicalisation la rassure, elle y serait traitée avec le plus grand respect. Dans tous les cas, les sages-femmes, obstétriciens et professionnels de la santé se mettraient, en toute humilité, au service de la femme qui accouche, en faisant preuve d’une bienveillance inconditionnelle et d’un soutien indéfectible, en respectant ses désirs et ses volontés, en perturbant le moins possible le processus biologique de la naissance, en ne posant aucun acte qui ne soit pas indispensable, et en n’assurant qu’une observation discrète pour pouvoir réagir, toujours en accord et dialogue avec la femme, en cas de complication.

Replacer les femmes au cœur du processus demande de revoir complètement la façon dont la société considère la naissance. Permettre aux femmes de se réapproprier leur corps au moment où elle donnent la vie implique un renversement complet des rapports de force. Rendre les femmes maîtres de leur accouchement exige ni plus ni moins une révolution. Car depuis 400 ans les femmes accouchent comme les hommes leur disent de le faire.

Sources: http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2013/12/02/non-les-femmes-ne-se-sont-pas-battues-pour-accoucher-a-lhopital/
Illustration: Lucile Gomez


Dernière édition par Kiwi le Mer 30 Nov 2016 - 0:40, édité 1 fois
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Message par Kiwi Mar 29 Nov 2016 - 23:01

L'ACCOUCHEMENT PHYSIOLOGIQUE

Lucile Gomez a déssiné il y a quelques années une B.D destinée à soutenir une des rares maternité naturelle de France (La maternité d'Orthez maintenant fermée) qui proposait aux femmes enceintes, un accouchement dans le total respect de leur physiologie et de leurs besoins naturels. Chacune pouvait accoucher selon ses envies et son ressenti; Tranquillement dans une chambre, dans un bassin, dans la position qu'elle voulait, en prenant le temps qui lui était nécessaire..bref! Il n'y avait que le choix!. Pour le coup, on etait loin de toute médicalisation dans des hopitaux et autre maternité classiques qui manquent de chaleur, et sont équipées de blocs d'accouchement souvent froid et intimidants. Avec l'obligation d'accoucher allongé, les 4 fers en l'air, les pieds dans des etriers, entouré d'une equipe médicale qui fait ça à la chaine, sans réelle empathie, ni respect pour les besoins physiologiques des futurs mères.

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Source: http://www.lucilegomez.fr
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Message par Kiwi Lun 19 Déc 2016 - 11:01

Voici le témoignage d'une amie fruitarienne qui a accouché à domicile dans un bassin. Elle nous partage ici son experience d'un accouchement physiologique

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Message par Kiwi Lun 19 Déc 2016 - 11:08

PDF petit guide de l'accouchement physiologique:
http://www.atelierparenthese.fr/wp-content/uploads/2014/10/guide_accouchement_physiologique_web.pdf
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Message par Kiwi Mar 27 Déc 2016 - 0:57

Un autre témoignage d'accouchement physiologique avec ce superbe petit film de 7 minutes qui s'appelle " Rainbow baby"



Cocci
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Message par Kiwi Dim 15 Jan 2017 - 20:36

Témoignage d'un accouchement complètement naturel et dans le plaisir, vécu en toute sérénité et dans l'écoute totale de son corps et de son instinct de femme...

Partie 1 :



Partie 2 :

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