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L'espoir de Nagoya contre la Bio-piraterie

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Message par Dair Mar 10 Fév 2015 - 11:31

Quand Coca-Cola lance une boisson à la stévia, quelle rémunération est-il prévu pour les Indiens Guarani ? Aucune. Quand  Monsanto élabore une aubergine OGM à partir de variétés d’Inde sans en avoir l’autorisation (1) ou quand une entreprise s’approprie une molécule via un brevet sans rémunérer les découvreurs ou les propriétaires historiques, on parle de biopiraterie. Une pratique répandue qui devrait disparaître avec le protocole de Nagoya.

Le protocole de Nagoya contre la biopiraterie

biopiraterieLe protocole de Nagoya entre en vigueur ce 12 octobre (est entré en vigueur le 12 octobre dernier), c’est la bonne nouvelle de la semaine pour tous ceux qui tentent d’enrayer la biopiraterie.

La biopiraterie, c’est quoi ?

La biopiraterie, c’est s’approprier une molécule trouvée dans la nature, un extrait naturel ou toute autre ressource génétique issue d’une plante ou de sa semence, ou d’un animal, en déposant un brevet mais sans rémunérer les populations locales ou les découvreurs.
•Les multinationales sont souvent accusées de légèreté, voire de fraude, vis-à-vis des règles de la Convention sur biodiversité, la CBD. Notamment en ce qui concerne l’obligation d’obtenir le consentement préalable express du pays d’origine et de garantir un partage équitable des bénéfices tirés des ressources génétiques.
•Les défenseurs des droits des populations autochtones contre la biopiraterie expliquent que les brevets déposés sur les semences (par exemple) non seulement les privent des retombées économiques mais menacent également leur utilisation locale, un comble !

Des exemples de biopiraterie

Les cas de biopiraterie portent souvent sur des espèces dont les effets thérapeutiques (ou l’odeuer, le goût, ….) ont été révélés par des pratiques ancestrales et connaissances traditionnelles locales, redécouvertes par la science moderne. Parfois, on va jusqu’à faire payer l’utilisation de leur « invention » moderne à des locaux qui les utilisaient depuis « toujours » dans leur mode de vie.

Le riz kasmati biopiraté

En Inde, en 1997, des paysans du nord du pays ont violemment protesté contre le brevetage, par le semencier américain RiceTec, de la variété de riz basmati appelée « kasmati ».

Le thé rouge Rooibos

En Afrique du Sud, 5 demandes de brevets ont déposées par Nestlé en 2010 pour pouvoir utiliser le Rooibos et le Honeybush pour la fabrication d’alicaments ou des produits cosmétiques. Des demandes qui contreviennent à la législation sud-africaine et à la Convention sur la diversité biologique.

Thé Rooibos Bio

Le cactus Hoodia contre l’obésité

Les Bochimans d’Afrique australe ont réussi à faire reconnaître leurs droits sur l’exploitation médicale d’un cactus contre l’obésité. Le principe actif du cactus hoodia avait été breveté en 1995 par le CSIR sous le nom de P-57. Les droits d’exploitation ont été revendus dès 1997 à une firme de biotechnologie britannique, Phytopharm. En 1998, Phytopharme a revendu la licence au géant de la pharmacie américain Pfizer, dans le but de commercialiser un produit amaigrissant à partir du P-57.

Le Coca-Cola à la stevia

La composition chimique de la stévia, plante sucrante d’Amérique du sud, a été décrite  par des chimistes français, américaines et suisses au début du 20e siècle. Coca-Cola Life est une nouvelle boisson à base de stévia, proposées par le géant des sodas. Elle est proposée dans certains pays depuis 2013. On se trouve bien dans un cas de plante traditionnelle dans la mesure où la stévia était utilisée par les indiens Guarani du Brésil et Paraguay comme sucre et adoucissant dans leurs boissons médicinales.

coca-cola-life

Ce nouveau produit a été conçu pour remplacer les produits avec de l’aspartame car la stevia sert d’édulcorant naturel, un marché énorme. Aucune contrepartie n’a été prévue pour les populations habitant dans le berceau de la stevia, les indiens Guarani.

Le Neem comme biopesticide


Le Neem, ou margousier d’Inde, est utilisé comme biopesticide, comme comme crème de visage ou comme huile de chauffage de manière traditionnelle. La société Grace, a déposé un brevet sur ce produit qui était jusqu’alors totalement gratuit et en libre-service. L’utilisation de la plante a été restreinte et son prix a considérablement augmenté. Suite à un long et intense combat, le brevet sur le neem a finit par être annulé .

Vers la de la biopiraterie grâce à Nagoya

producteurs de quinoaLe yagé amazonien, la pervenche de Madagascar (fleur blanche rose-foncé à la base du développement d’un médicament contre la leucémie) sont deux exemples connus de non partage des bénéfices avec les populations indigènes.

Autre exemple fameux, celui de l’ayahuasca, qui est une écorce traditionnellement utilisée par les shamans indigènes pour diagnostiquer et traiter des maladies. En 1986, l’office des brevets américain, l’US Plant Patent, a délivré un brevet sur l’ayahuasca elle-même, telle que, sans même que la plante ait été améliorée. On s’est tout simplement accaparé la plante entière !

Tout comme la mamala de Samoa, le quinoa de Bolivie est un autre exemple de produits venus enrichir la pharmacopée ou les rayons des firmes et magasins des pays riches.

Un nouvel outil juridique

L’adoption du protocole de Nagoya dans le cadre de la convention sur la biodiversité vise justement à restaurer un peu de justice dans l’allocation des richesses qu’on tire de Dame Nature. Ce nouvel accord intenrational met de l’ordre dans les relations commerciales entre les Etats, les populations et les entreprises pour ce qui est de l’exploitation du patrimoine naturel.

Le principe du double consentement

Il est désormais prévu que pour qu’un produit soit exploité commercialement ou serve pour la conception d’un produit OGM, l’accès aux ressources soit fait après le consentement préalable donné en connaissance de cause par un fournisseur à un utilisateur.  Un accord de partage des ressources doit être négocié et conclu entre les parties pour pouvoir exploiter telle ou telle ressource génétique.

Reste maintenant aux différents Etats à se doter de l’appareil juridique pour appliquer ce protocole sur le terrain. Nous reviendrons bientôt sur une des premières applications concrètes de l’accord avec la filière durable de production de beurre de karité d’Olvea au Burkina Faso. A suivre…
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Message par Kiwi Mar 10 Fév 2015 - 22:40

Merci Dair, j'ai appris des choses avec ton article ok
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Message par Confucius Mer 11 Fév 2015 - 10:05

Je suis un peu perplexe de constater qu'on peut breveter le vivant. Je pensais que ça ne concernait que les produits OGM.
Concernant l'usage thérapeutique, l'industrie pharma a tojours tenté de synthétiser les molécules afin de rafler les bénéfices liés aux brevets.
Sans brevet, pas de bénéfice, ou peu. Synthétriser les molécules est une technique imparable, voire intouchable.
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